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Le BLOG de l'AUTRE, c'est un endroit où seront publiés les RÉCITS de mes petites AVENTURES plus ou moins véridiques, ARRANGÉES, remaniées. De petites FICTIONS. Et peut-être, même quelques ARTICLES politiques à mettre ou à REMETTRE dans le contexte de l'ÉPOQUE. Mais aussi mes IMAGES… comme mes DESSINS, ma PEINTURE, mes PASTELS, zé mes PHOTOS.

08 Nov

Je me souviens N°30 – Perros-Guirec – Dernière colo… … la suite n°3 –

Publié par J-F l'Autre  - Catégories :  #Comme un portrait bancal...

Après la voile et le cheval, nous avons eu quelques autres activités, balades à pieds ou en bateau. L’impressionnante visite du Centre de télécommunication par satellite de Pleumeur-Bodou et du Radôme ce gigantesque ballon blanc immaculé protégeant une oreille ressemblant à un cornet de phonographe monumental.

La visite de Bréhat et Paimpol. Une petite traversée avec un passeur pour aller à Bréhat et je ne me souviens pas de falaise à Paimpol. Je me souviens qu’on s’en foutait de ces visites, y parait que c’était joli.

Ploumanac’h, la plage de Saint Guirec. Le saint dans sa cabane de granit rose. Il fallait lui planter une aiguille dans le nez pour quand t’étais un mec espérer avoir une gonzesse dans l’année. Pas facile, il est en granit le gars Guirec.

Il y eu aussi ce bel après-midi ensoleillé autour de l’archipel des sept iles sur un petit bateau pêche. Ce soir là nous avons mangé notre propre prise, du maquereau pêché à la mitraillette. Le pêcheur nous conseillait et fournissait le matériel. Facile. Je pense que c’est le meilleur poisson que j’ai mangé, de ma vie.

Pour aller du camping au bourg, nous devions faire dans les quatre kilomètres, aller-retour. Enfin quand je parle d’aller au bourg, c’était plutôt pour aller boire un coup dans un bar sur le port. Port qu’était plus un port de pêcheurs. Aujourd’hui c’est devenu un port de plaisance, avec seulement un ou deux bateaux de pêche, en soixante quinze c’était le contraire. Le soir, nous faisions le "mur" par une brèche dans le grillage du camping. Une fois sur la route, nous tendions le pouce, plusieurs fois nous nous étions fait conduire jusqu’au port, quelques fois nous avions marché. Ce soir là, sur la ligne droite de la route de Perros, le pouce tendu, une auto s’arrête. Pas de chance, elle est bleue avec un gyrophare sur le toit. Explications avec les gendarmes et retour à la case départ en 4L bleue. Les flics font leur compte rendu aux éducateurs. Devant les représentants de la force publique, nous avons eu droit à un sermon et puis voilà. Je tiens à préciser qu’en cette année soixante quinze, il n’y avait pas encore l’heure d’été, que fin juillet vers vingt et une heures, même par beau temps la clarté baissait et les voitures allumaient leurs feux. De loin et de face quelle différence entre les phares d’une 4L de flics, d’une 2 chevaux ou même d’une Fiat 124 Spider. Les soirs suivants, nous sommes sorti plus mais discrètement, et, en marchant. La maréchaussée du coin m’avait déjà posé problème l’année précédente. (Voir : Je me souviens N°17 – Brignogan-Plages. épisode 2 / l'échappée belle.) Quinze ans, nous les grands étions assez âgé pour avoir un peu d’argent de poche, aucune mémoire de la somme à dépenser. Moi, je me souviens seulement qu’avec l’argent, j’avais de quoi payer un tango. La grenadine faisait passer l’amertume de la bière. – de temps en temps, j’aime bien m’en reprendre un – Je n’étais pas le seul à aimer ça, en rentrant, nous chantions la chanson de Guy Marchand : "Moi, je suis tango, tango".

Je me souviens aussi qu’il y avait eu une animations à caractère publicitaire pour la promotion d’une célèbre boisson à base d’anis. Ricard pour ne pas la nommer. L’animation : un combat de catch. La team Ricard contre les mongols. (Les mongols de Mongolie). Pour le spectacle gratuit un grand chapiteau prés du port. Dans une ambiance enivrante le combat commence, l’équipe jaune et bleue se prend une tôle. Les mongols, façon Attila, malgré la victoire se font huer par le public anisé. Deuxième manche, c’est Ricard qui gagne. Je ne sais plus si je me suis rendu compte que le catch, c’est truqué. Bon. Troisième manche, c’est la belle, l’équipe mongole résiste. Avec mes quatre, cinq copains, nous nous mettons à supporter les "Mongols". Nous crions pour les soutenir, comme de grands malades, nous hurlions contre les Ricard. Ça n’a pas duré longtemps. À peine cinq minutes, même pas, en effet, le speaker à l’aide de son micro et de la sono, s’est chargé de re-motiver le public au profit de l’équipe anisette. Quand même, quelques personnes proches de nous, nous ont adressé des sourires compatissants.

Français de merde, même pour rire un instant, pas capable de renverser l’anisette et la table avec !!! Pas étonnant, que quelques années auparavant, après la révolte du mois de mai, les français soient allés voter pour l’ordre et la sécurité. Puis en soixante quatorze, pour un chauve à mèche transversale, pas si jeune que ça.

Heureusement, malgré la déception de cet après-midi là. Je conserverais un merveilleux souvenir de ce jour et des jours suivants. À la sortie du chapiteau, nous, nous sommes retrouvé à coté d’un des sourires compatissants, porté par une fille prénommée Françoise. Sourires et re… Je n’ai su son prénom que le lendemain. En rentrant au campement, je m’en suis voulu de n’avoir pas su y faire, d’autant que les copains, l’avaient bien vu que j’avais un ticket. Je leur ai dit, si je la revoie, je me fait un parachute et tant pis pour le ridicule. Les potos se foutaient bien de moi, ils me disaient t’auras pas le courage, t’oseras pas. Le lendemain aux auto-tamponneuses, quand je l’ai vue appuyée nonchalamment contre la rambarde en bordure du manège en compagnie d’une autre jeune fille, je n’en menais pas large, les copains qui n’arrêtaient pas de me dire : parachute, parachute. Quand faut y aller, ben, faut y aller. Je n’avais pas de parachute, j’y suis allé. Elle a dit oui, je flottais, je marchais à dix centimètres du sol, j’était sur un nuage, pas besoin de parachute.

Je me souviens de la play liste des auto-tamponneuses : Chocolat’s, Sheller, Suzy Quatro, Dave, Status quo, les Rubettes, Christophe, Johnny… Quand je repense à ces derniers jours de vacances, les der de der de l’enfance. Ils n’ont duré qu’une toute petite semaine. Le séjour de trois belles années à la Houssaye, c’est terminé, par des jours de bonheur. Heureux, que j’étais. Et les copains avec leurs réflexions à la con, genre : Garde ta langue pour parler et tes mains pour pisser. J’étais imperméable, j’en rigolais, j’étais ailleurs.

En cette fin de colo, l’aprèm, ballades sur le sentier escarpé des douaniers et ou baignade et bronzette à la plage de Trestrignel. Au camping, je faisais attention a être à l’heure pour les repas, présent pour les taches ménagères. Je m’absentais discrètement les fins d’après midi. J’avais acheté la discrétion de mes compagnons avec mon reste de jetons d’auto-tampons que le forain, nous donnait pour occuper la piste et attirer le chaland sur son manège. Malgré ça, en soirée, j’étais obligé d’avoir collés aux basques, mes collègues de chambrée, si je voulais la tranquillité avec les éducs. Des éducs, je n’ai eu aucune réflexion, ni d’écho de leur part, pourtant ils ne devaient pas être dupes, ils devaient bien se douter, savoir, mais…

Ils devaient se souvenir qu’ils avaient eu quinze ans, eux aussi.

©novembre 2020

la Plage de Trestrignel et les autos tamponneusesla Plage de Trestrignel et les autos tamponneuses

la Plage de Trestrignel et les autos tamponneuses

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D
J'aime bien, merci. Vous étes bienvenu sur mon blog https://diane-jouet.blogspot.com/
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